Tout pardonner ?

Réfléchir sur les notions de pardon et de vengeance à partir de la réalisation d’un procès fictif.

 

Étape 1 : Les attentats de Bruxelles (10 min)


 Rappelle les faits aux participants :

« Mardi 22 mars 2016, des terroristes ont commis une série d’attentats dans la capitale belge, Bruxelles. Il y a eu des explosions dans le hall de l’aéroport de Zaventem. C’est ensuite le métro bruxellois (station Maelbeek) qui a été visé. Plus de 30 personnes sont mortes et il y a plus de 300 blessés.  Les frères El Bakraoui, originaires de la commune de Schaerbeek, proches de Salah Abdeslam, sont deux des auteurs de ces attentats, le premier s'étant fait exploser à l'aéroport de Bruxelles et le second dans la station de métro de Maelbeek. Najim Laachraoui, également de Schaerbeek, est identifié comme l'autre terroriste kamikaze qui s'est fait exploser dans le hall d'enregistrement de l'aéroport bruxellois. Mohamed Abrini est identifié comme l'« homme au chapeau », le troisième terroriste de l'aéroport de Bruxelles qui s'est enfui et qui a finalement été arrêté le 8 avril à Anderlecht. »

 

Discuter des attentats va probablement soulever beaucoup d’émotions, certains ont peut-être connu ces événements de près. Propose aux pionniers de s’exprimer librement s’ils le souhaitent. Dans le cas où des souvenirs douloureux surgissent, sois à l’écoute et reconnait simplement l’intensité qu’une telle situation peut provoquer. Il est important d’être attentif aux expressions du visage de tous les participants pour être sûr que chacun vit bien l’activité.

Si tu te sens à l’aise, partage ta propre expérience. Inutile d’en faire trop ou trop peu. Sois toi-même et ce sera parfait.

 

Ensuite, propose à quelques pionniers de lire ces différents témoignages (annexe 3.1) au groupe :

  • Alizée, une victime de l’attentat ;
  • Yassine, un ami de la famille El Bakraoui ;
  • Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau”, un des auteurs des attentats ;
  • Michel Visard, le père d’une victime.

Étape 2 : La carte d’empathie (20 min)


Forme quatre groupes et distribue une carte d’empathie (annexe 3.2) à chacun d’eux. Idéalement, il faudrait minimum deux pionniers dans chaque groupe. Si ce n’est pas possible constitue moins d’équipes. Attribue à chaque groupe un profil et le témoignage associé. Dans le cas où, il y a moins de quatre équipes, proposez à un groupe de prendre en charge un deuxième témoignage.

Les participants doivent alors se mettre dans la peau de cette personne et imaginer ce qu’elle répondrait aux questions de la carte d’empathie.

Étape 3 : Laisser une trace (30 min)


Ces quatre personnes ont traversé des événements particulièrement marquants. Chacun à sa manière ne veut pas oublier ce qui s’est passé.

Demande aux équipes de se mettre à la place de la personne pour laquelle ils ont complété le visage d’empathie et d’imaginer ce qu’elle ferait pour garder une trace de son vécu. Cette trace peut prendre la forme d’une lettre écrite à elle-même, d’une peinture, d’un discours qu’elle aurait envie de tenir à ses proches, d’un montage photos, d’une playlist musicale…

Les participants disposent d’une vingtaine de minutes pour préparer leur production en s’aidant de la carte d’empathie avant de la présenter aux autres groupes.

Étape 4 : En mode vengeance ? (10 min)


Les participants imaginent leur réaction, s’ils étaient à la place d’Alizée. Commence par énoncer les différentes possibilités. Après avoir laissé un temps de réflexion, demande-leur d’adopter la posture de leur choix

 

  • En soif de vengeance : debout poing levé ;
  • Avec surtout le besoin d’aller de l’avant : besoin de poursuivre sa vie sans remuer ce moment difficile sans cesse : index droit devant ;
  • Fataliste : assis en tailleur ;
  • Autre : souhaite s’exprimer pour partager un avis plus nuancé ; demande la parole avec la main.

 

Laisse émerger les premières impressions des participants, chacun est libre de s’exprimer. Veille à ce que cette discussion se déroule dans le respect et l’écoute. Si les participants veulent changer de position durant l’activité, ils peuvent bien entendu le faire.

 

Pour continuer le débat, voici quelques relances plus générales :

  • Qu’est-ce que la vengeance ? Que peut-elle apporter ? Peut-elle être positive ?
  • Qu’est-ce que la fatalité ? Que permet-elle ?

Étape 5 : Pardonner ? (15 min)


En fonction de la gravité de l’acte, il est plus ou moins facile de pardonner. Certains pardons peuvent être qualifiés d’extraordinaires lorsque la déception, la trahison ou la blessure est trop importante.

 

Distribue à chaque groupe une feuille reprenant les différentes citations. Demande-leur de se mettre d'accord sur une et de l’argumenter.

Etape 6 : Réflexion personnelle (10 min)


Les participants réfléchissent à une situation faisant partie de leur vécu.

 

Et toi ? Dans ta section ou ailleurs, réfléchis à une situation où tu as pardonné à quelqu’un.

Était-ce difficile de pardonner ?

Qu'as-tu ressenti après avoir pardonné ?

 

S’ils le souhaitent, les participants peuvent partager leur réflexion.

 

Pour aller plus loin


Pour approfondir la réflexion sur le radicalisme et l’empathie, voici un témoignage particulièrement touchant d’Omar et Saad, deux scouts Syriens, qui nous partagent leur expérience à travers une vidéo (les sous-titres sont disponibles en français).

Ici, le message qu’ils ont communiqué le lendemain des attentats à Bruxelles :

" Aux Scouts et à tous les autres scouts de Belgique : Un scout est un frère ou une sœur de chaque scout. C’est ce que nous avons toujours appris dans le Scoutisme. Nos prières et pensées vont à tous nos confrères scouts et familles scoutes en Belgique en cette période difficile. Notre pays, la Syrie, est blessé, mais nous pensons à vous et nous envoyons nos plus sincères condoléances pour votre perte. Les leçons que nous avons tirées de notre douleur étaient d'être plus fortes et de se relever et de continuer à faire le bon travail que nous promettons de faire lorsque nous appliquons notre loi scoute. Le but de ces attaques est de nous diviser et de nous affaiblir, alors soyez forts, ne perdez pas espoir et ne laissez pas diviser votre communauté. Soyez toujours et pour toujours des messagers de la paix. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls, tous les scouts du monde entier sont avec vous. Que la paix et le confort vous trouvent en ces temps difficiles. Nous sommes scouts. Omar & Saad Al Kassab Cleve Cole Rover Crew Scouts Victoria"


Matériel

- Témoignages (Annexe 3.1) - Carte de l’empathie (Annexe 3.2) - Citations (Annexe 3.3)
But : Réfléchir sur les notions de pardon et de vengeance à partir de la réalisation d’un procès fictif.

Description :

 



Étape 1 : Les attentats de Bruxelles (10 min)




 Rappelle les faits aux participants :



« Mardi 22 mars 2016, des terroristes ont commis une série d’attentats dans la capitale belge, Bruxelles. Il y a eu des explosions dans le hall de l’aéroport de Zaventem. C’est ensuite le métro bruxellois (station Maelbeek) qui a été visé. Plus de 30 personnes sont mortes et il y a plus de 300 blessés.  Les frères El Bakraoui, originaires de la commune de Schaerbeek, proches de Salah Abdeslam, sont deux des auteurs de ces attentats, le premier s'étant fait exploser à l'aéroport de Bruxelles et le second dans la station de métro de Maelbeek. Najim Laachraoui, également de Schaerbeek, est identifié comme l'autre terroriste kamikaze qui s'est fait exploser dans le hall d'enregistrement de l'aéroport bruxellois. Mohamed Abrini est identifié comme l'« homme au chapeau », le troisième terroriste de l'aéroport de Bruxelles qui s'est enfui et qui a finalement été arrêté le 8 avril à Anderlecht. »



 



Discuter des attentats va probablement soulever beaucoup d’émotions, certains ont peut-être connu ces événements de près. Propose aux pionniers de s’exprimer librement s’ils le souhaitent. Dans le cas où des souvenirs douloureux surgissent, sois à l’écoute et reconnait simplement l’intensité qu’une telle situation peut provoquer. Il est important d’être attentif aux expressions du visage de tous les participants pour être sûr que chacun vit bien l’activité.



Si tu te sens à l’aise, partage ta propre expérience. Inutile d’en faire trop ou trop peu. Sois toi-même et ce sera parfait.



 



Ensuite, propose à quelques pionniers de lire ces différents témoignages (annexe 3.1) au groupe :



  • Alizée, une victime de l’attentat ;

  • Yassine, un ami de la famille El Bakraoui ;

  • Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau”, un des auteurs des attentats ;

  • Michel Visard, le père d’une victime.

Étape 2 : La carte d’empathie (20 min)




Forme quatre groupes et distribue une carte d’empathie (annexe 3.2) à chacun d’eux. Idéalement, il faudrait minimum deux pionniers dans chaque groupe. Si ce n’est pas possible constitue moins d’équipes. Attribue à chaque groupe un profil et le témoignage associé. Dans le cas où, il y a moins de quatre équipes, proposez à un groupe de prendre en charge un deuxième témoignage.



Les participants doivent alors se mettre dans la peau de cette personne et imaginer ce qu’elle répondrait aux questions de la carte d’empathie.



Étape 3 : Laisser une trace (30 min)




Ces quatre personnes ont traversé des événements particulièrement marquants. Chacun à sa manière ne veut pas oublier ce qui s’est passé.



Demande aux équipes de se mettre à la place de la personne pour laquelle ils ont complété le visage d’empathie et d’imaginer ce qu’elle ferait pour garder une trace de son vécu. Cette trace peut prendre la forme d’une lettre écrite à elle-même, d’une peinture, d’un discours qu’elle aurait envie de tenir à ses proches, d’un montage photos, d’une playlist musicale…



Les participants disposent d’une vingtaine de minutes pour préparer leur production en s’aidant de la carte d’empathie avant de la présenter aux autres groupes.



Étape 4 : En mode vengeance ? (10 min)




Les participants imaginent leur réaction, s’ils étaient à la place d’Alizée. Commence par énoncer les différentes possibilités. Après avoir laissé un temps de réflexion, demande-leur d’adopter la posture de leur choix



 



  • En soif de vengeance : debout poing levé ;

  • Avec surtout le besoin d’aller de l’avant : besoin de poursuivre sa vie sans remuer ce moment difficile sans cesse : index droit devant ;

  • Fataliste : assis en tailleur ;

  • Autre : souhaite s’exprimer pour partager un avis plus nuancé ; demande la parole avec la main.

 



Laisse émerger les premières impressions des participants, chacun est libre de s’exprimer. Veille à ce que cette discussion se déroule dans le respect et l’écoute. Si les participants veulent changer de position durant l’activité, ils peuvent bien entendu le faire.



 



Pour continuer le débat, voici quelques relances plus générales :



  • Qu’est-ce que la vengeance ? Que peut-elle apporter ? Peut-elle être positive ?

  • Qu’est-ce que la fatalité ? Que permet-elle ?

Étape 5 : Pardonner ? (15 min)




En fonction de la gravité de l’acte, il est plus ou moins facile de pardonner. Certains pardons peuvent être qualifiés d’extraordinaires lorsque la déception, la trahison ou la blessure est trop importante.



 



Distribue à chaque groupe une feuille reprenant les différentes citations. Demande-leur de se mettre d'accord sur une et de l’argumenter.



Etape 6 : Réflexion personnelle (10 min)




Les participants réfléchissent à une situation faisant partie de leur vécu.



 



Et toi ? Dans ta section ou ailleurs, réfléchis à une situation où tu as pardonné à quelqu’un.



Était-ce difficile de pardonner ?



Qu'as-tu ressenti après avoir pardonné ?



 



S’ils le souhaitent, les participants peuvent partager leur réflexion.



 



Pour aller plus loin




Pour approfondir la réflexion sur le radicalisme et l’empathie, voici un témoignage particulièrement touchant d’Omar et Saad, deux scouts Syriens, qui nous partagent leur expérience à travers une vidéo (les sous-titres sont disponibles en français).



Ici, le message qu’ils ont communiqué le lendemain des attentats à Bruxelles :



" Aux Scouts et à tous les autres scouts de Belgique : Un scout est un frère ou une sœur de chaque scout. C’est ce que nous avons toujours appris dans le Scoutisme. Nos prières et pensées vont à tous nos confrères scouts et familles scoutes en Belgique en cette période difficile. Notre pays, la Syrie, est blessé, mais nous pensons à vous et nous envoyons nos plus sincères condoléances pour votre perte. Les leçons que nous avons tirées de notre douleur étaient d'être plus fortes et de se relever et de continuer à faire le bon travail que nous promettons de faire lorsque nous appliquons notre loi scoute. Le but de ces attaques est de nous diviser et de nous affaiblir, alors soyez forts, ne perdez pas espoir et ne laissez pas diviser votre communauté. Soyez toujours et pour toujours des messagers de la paix. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls, tous les scouts du monde entier sont avec vous. Que la paix et le confort vous trouvent en ces temps difficiles. Nous sommes scouts. Omar & Saad Al Kassab Cleve Cole Rover Crew Scouts Victoria"

Matériel :

- Témoignages (Annexe 3.1)
- Carte de l’empathie (Annexe 3.2)
- Citations (Annexe 3.3)

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